Leader incontesté de la production de puces dédiées à l'intelligence artificielle, Nvidia doit néanmoins se méfier de l'émergence d'un concurrent de taille. La firme chinoise Huawei Technologies Co. se positionne parmi les adversaires les plus redoutables de l'entreprise californienne. C'est l'annonce faite par son PDG, Jensen Huang, lors de sa récente visite à Singapour.
Nvidia, confronté aux tensions commerciales
En 2022, les États-Unis ont adopté des mesures strictes visant à restreindre les exportations de puces haut de gamme dédiées à l'intelligence artificielle vers la Chine. Celles-ci affectaient notamment les dernières puces Nvidia, l'A100 et l'H100.
Nvidia a réussi à contourner ces obstacles en passant par Singapour, où elle compte plusieurs grandes entreprises chinoises clientes, dont ByteDance Ltd, Tencent Holding Ltd et Alibaba Group Holding Ltd. Environ 15 % des ventes de Nvidia au cours des trois derniers mois provenant de Singapour, y comprennent les entreprises chinoises. Cependant, en octobre dernier, les États-Unis ont adopté de nouvelles mesures restrictivesinterdisant aux entreprises chinoises, même basé sur l'étranger, d'acquérir ces puces IA.
Nvidia, doué à naviguer dans ce contexte complexe
La Maison Blanche craint que la Chine exploite les avancées technologiques révolutionnaires américaines à des fins militaires. « Nous ne pouvons pas permettre à la Chine d'acquérir ces puces », a déclaré, Gina Raimondo, la secrétaire au Commerce. Par ailleurs, les puces Nvidia sont essentielles à la recherche et au développement de l'intelligence artificielle. Interdire leur exportation vers l'Empire du Milieu ralentirait ses progrès dans ce secteur.
Nvidia répond à ces défis en développant de nouvelles puces d'apprentissage automatique, les A800 et H800, qui ne correspondent pas aux critères fixés par la Maison Blanche. Bien que moins puissantes, elles demeurent capables de former des modèles d'IA.
Huawei, un rival crédible de Nvidia
Selon les chiffres, Nvidia détient pour le moment près de 90 % de la part de marché des puces d'IA en Chine. Mais, lors de sa visite à Singapour, Jensen Huang a annoncé que la société est confrontée à une concurrence croissantede la part de Huawei ainsi que d'un nombre croissant de start-ups spécialisées dans les semi-conducteurs dans d'autres pays. « Nous avons beaucoup de concurrents en Chine, mais aussi ailleurs », at-il déclaré aux journalistes lors d'une conférence de presse. La concurrence est un défi majeur pour la position dominante de Nvidia sur le marché des accélérateurs d'IA.
Par ailleurs, les mesures restrictives américaines visant à limiter les exportations de puces vers la Chine pourraient créer des opportunités pour les concurrents chinois de Nvidia. Huawei, le principal concurrent de l'entreprise californienne, a présenté sa puce Ascend 910B, qui égale les puces A100 de Nvidia en termes de puissance de calcul, mais ont des performances moindres. Et le géant chinois Baidu a déjà signé un gros contrat avec Huawei pour l'achat de ces puces. Huawei revient d'ailleurs sur le devant de la scène cette année avec son dernier smartphone qui embarque une puce de 7 nanomètres fabriqué par le plus grand fabricant de semi-conducteurs en Chine, SMIC.