Tim Flach, photographe britannique de renom, est mondialement reconnu pour ses magnifiques portraits de la vie sauvage. Il réalise de belles photographies d'oiseaux et de bien d'autres espèces. Cependant, il voit son style unique copié par l'IA Midjourney. Cette technologie reproduit ses œuvres presque à l'identique, et ce, avec une grande facilité.
Midjourney se nourrit d'œuvres sous copyright
Les générateurs d'images par intelligence artificielle révolutionnent la création artistique. Midjourney, parmi ces IA, permet de convertir librement des idées en œuvres numériques. Il suffit de décrire en langage courant ce que l'on souhaite pour que l'IA propose quatre interprétations visuelles.
Par ailleurs, les capacités de ces outils ne font que progresser. La V6 à mi-parcours permet par exemple de générer des images réalistes avec un haut niveau de détails. Son interprétation des invites s'affine. Elle parvient à reproduire fidèlement des requêtes précises.
Cependant, ces prouesses technologiques ne sont pas sans controverse. Pour atteindre un tel degré de créativité, ces IA ingèrent d'énormes quantités d'images, dont une grande partie est sous copyright. Les sociétés à l'origine de ces technologies les utilisent donc sans l'accord des photographes.
L'IA génère une image très identique à une œuvre originale
Des artistes ont porté plainte contre Midjourney pour dénoncer de telles pratiques. Dans le cadre de cette affaire, une liste de près de 16 000 artistes dont le style aurait été copié est dévoilée, incluant Tim Flach.
Connus pour ses œuvres telles que « Dogs Gods » et « More than Human », Flach a décidé de tester les compétences de l'IA en lui demandeur de reproduire certaines de ses créations. En insérant son nom dans l'inviteil a demandé à Midjourney de générer une photo dans son style distinctif. Le photographe est surpris du résultat. Il a ensuite partagé ces images avec PetaPixel. Comme vous pouvez le voir ci-dessous, la version générée par l'IA présente une ressemblance notable avec l'œuvre originale.
Flach souligner la facilité avec laquelle Midjourney peut reproduire des images dans son style caractéristique. Une simple requête suffit, et l'IA recherche les correspondances dans ses œuvres antérieures pour générer des propositions.
Un cadre juridique clair et une rémunération appropriée
Selon Flach, ce qui se passe est tout simplement inacceptable. Les photographes devraient pouvoir choisir si leurs œuvres alimentent l'entraînement des IA ou non. Ici, ses clichés sont exploitées à son insu. Le photographe exige ainsi un meilleur encadrement légal de ces pratiques. Tout comme un magazine doit l'accord d'un artiste avant de publier son travail, ces sociétés technologiques devraient obtenir recueillir le consentement explicite des photographes avant d'utiliser leurs créations.
Il souligne que certains de ses projets photographiques ont nécessité des investissements financiers importants. Aussi, il semble légitime que les photographes soient rémunérés lorsque leurs images servent à entraîner des algorithmes. Sans ces données de qualité, ces IA ne peuvent pas être aussi performantes. En même temps, l'accès à Midjourney nécessite un abonnement payant. Pourtant, l'entreprise derrière cette IA, génère des milliards de dollars de profits en utilisant des œuvres protégées par le droit d'auteur.
Peut-on espérer l'émergence d'un compromis de cette bataille et ces débats juridiques ? Affaire à suivre…